C’est le nombre de réacteurs nucléaires implantés sur notre territoire. Un territoire où chacun d’entre nous n’est jamais éloigné de plus de 170 km d’une de nos 19 centrales vieillissantes dont la passation technologique s’est interrompue pour des raisons financières et dont l’entretien se fait par de la sous-traitance peu formée et mal protégée.
La France est le pays le plus nucléarisé au monde et nous devrions tous trembler d’effroi devant ce titre funeste. Cette obstination de nos têtes pensantes à vouloir poursuivre une quête sans issue nous conduit, du point de vue des probabilités, vers un génocide prochain.
Gestion impossible des déchets, catastrophes irréversibles, matière première épuisable sont autant d’arguments rendant cette énergie obsolète et faisant encourir à la population un risque gigantesque. Chacun d’entre nous devrait avoir cela en tête lorsqu’il appuie sur un interrupteur…
Mais comment interpeller la conscience des individus, qui, pour la plupart, sont déjà bien à la peine et arrêter la folie de nos « élites » ? Notre destin semble dès lors déjà écrit. Fukushima, Tchernobyl, Three Mile Island, de quelle ampleur sera le drame annoncé ? Devra t-on évacuer une grande partie de notre petit pays irradié et quelles seront les conséquences économiques, sanitaires et humaines de ce cataclysme ? Nos ressources en eau potable seront-elles menacées, nos terres agricoles deviendront-elles inexploitables ? Y aura t-il une partie de la population sacrifiée, comment reloger ces nouveaux migrants ? Combien de millions de morts à terme ? Je dis bien à terme car officiellement le nucléaire ne tue pas ou alors très peu. Il est impressionnant de voir comment, depuis la naissance de cette technologie dévastatrice et mortifère la désinformation à atteint des sommets.
Sachant que le démantèlement de ces monstres n’est toujours pas maîtrisé et n’a surtout jamais été envisagé lors de leur construction et mise en service, nous pouvons nous questionner sur l’intégrité mentale de leurs concepteurs confortés depuis toujours, par nos dirigeants irresponsables, dans une forme de toute puissance incompatible avec une vraie démocratie.
Et que l’on ne vienne pas me dire que l’ « on » sait pas faire autrement (la part de l’énergie nucléaire dans le monde représentait en 2014 seulement 13 %), que cette énergie est propre (idée fausse car il a bien fallu les construire ces centrales) que les dégâts collatéraux (oui certains utilisent ce terme dans ce contexte) sont inhérents à notre confort. Non, il y a bien sûr d’autres moyens pour produire de l’énergie non dangereuse et renouvelable et surtout tellement de solutions pour en réduire nos besoins.
Ces tableaux numériques sont ma réaction graphique à cet effondrement annoncé. Ils s’apparentent plus à un cri militant pour la vie qu’à une forme d’expression artistique. Une nécessité en quelque sorte.